Amanda, étudiante en quatrième année d’université, entre dans le laboratoire et dépose son sac à dos sur une chaise. Elle vient de terminer son cours de l’après-midi sur la gestion des ressources humaines. Le directeur du laboratoire, le Dr Fred Travis, la salue et lui fait signe de s’asseoir devant la fenêtre. Alors qu’ils échangent quelques mots. Il place un bonnet en tissu rouge sur le sommet de la tête de la jeune femme. Il ressemble à un bonnet de ski, à une exception près : 32 capteurs y sont fixés, reliés à un électroencéphalographe (EEG) qui mesurera l’activité électrique du cerveau d’Amanda en 32 points différents.
Il surveille l’activité cérébrale d’Amanda pendant les quelques minutes qui suivent afin d’établir des mesures de référence. Il demande ensuite à Amanda de fermer les yeux et de rester assise tranquillement pendant quelques minutes. Pendant ce temps, des vagues ondulatoires se déplacent sur l’écran de l’ordinateur, de gauche à droite.
Puis il lui demande discrètement de commencer à pratiquer la Méditation Transcendantale et, en moins d’une minute, les vagues changent radicalement.
Il est clair à l’œil nu, sans analyser les signaux, que le cerveau d’Amanda a évolué vers un mode de fonctionnement beaucoup plus intégré et cohérent. En d’autres termes, les différentes parties de son cerveau communiquent beaucoup plus efficacement entre elles.
À l’extérieur, Amanda semble simplement être assise confortablement, les yeux fermés. Mais à l’intérieur, elle fait l’expérience d’un quatrième état de conscience majeur.
Le Dr Travis dirige le Centre pour le cerveau, la conscience et la cognition à l’Université internationale Maharishi (MIU) à Fairfield, dans l’Iowa, aux États-Unis. Il est l’un des plus grands scientifiques au monde dans le domaine du fonctionnement du cerveau et du développement humain supérieur, avec un regard particulier sur la façon dont la technique de la Méditation Transcendantale affecte le fonctionnement du cerveau et favorise l’épanouissement personnel.
Fondée en 1971 par Maharishi Mahesh Yogi, le célèbre érudit védique et scientifique de la conscience, MIU est accréditée par la Higher Learning Commission. Elle propose des licences, des maîtrises et des doctorats dans un large éventail de disciplines, de l’art à l’informatique, de la création littéraire à la vie durable, de l’agriculture biologique régénératrice à l’ayurvéda. Les trois quarts de ses étudiants viennent de l’extérieur des États-Unis et le corps étudiant représente plus de 80 pays.
L’ensemble du corps enseignant, du personnel et des étudiants, ainsi que des centaines de membres de la communauté de la petite ville environnante, pratiquent la technique de la Méditation Transcendantale. Cette technique, apprise auprès d’un instructeur certifié en MT, est une procédure simple, naturelle et sans effort, pratiquée pendant 20 minutes deux fois par jour, assis confortablement les yeux fermés. Elle permet à l’esprit de s’installer dans un état de calme, de « transcender » ou d’aller au-delà du flot constant de pensées et de perceptions qui l’envahissent.
MIU est un centre de recherche sur la Méditation Transcendantale depuis sa création. Son premier président, Robert Keith Wallace, a mené les premières recherches sur la technique alors qu’il était doctorant à l’UCLA. En l’espace de deux ans, il a publié ses recherches dans Science, Scientific American et l’American Journal of Physiology.
Ses conclusions sont frappantes. Il a constaté que pendant la pratique de la MT, alors que l’esprit s’intériorise, le corps s’installe dans un état de repos exceptionnellement profond, qui se traduit par une diminution du rythme cardiaque et respiratoire et une augmentation de la résistance de la peau. Pourtant, l’esprit reste entièrement éveillé – plus éveillé que jamais, à certains égards – ce qui se traduit par une augmentation de l’activité alpha de l’EEG dans le cerveau.
Cette combinaison de repos profond et d’éveil accru n’avait jamais été observée auparavant en laboratoire. Wallace l’a décrite comme un « état hypo métabolique d’éveil » – « vigilance au repos », – et a déclaré qu’il s’agissait d’un quatrième état de conscience, au-delà des trois états familiers que sont la veille, le rêve et le sommeil.
Wallace étudiait l’état classique de Samadhi, connu dans les Upanishad sous le nom de turiya, « le quatrième », et appelé Conscience transcendantale par Maharishi.
Cet état exalté était connu et célébré depuis des millénaires en Inde et dans les traditions du monde entier. Mais Wallace découvrait la constellation de changements qui se produisent dans le corps pendant cette expérience de repos et d’alerte, ses » corrélations neurophysiologiques « .
La technique de MT n’implique pas la focalisation, la concentration de l’esprit ou l’attention portée à ses pensées ou à sa respiration. Il ne s’agit pas de « pleine conscience ». On n’essaie pas de contrôler les fonctions de son corps, comme dans le biofeedback. La technique est sans effort.
Une étudiante décrit ainsi son expérience lors de la pratique de la MT : « J’ai l’impression de transcender toute activité et de faire l’expérience de la conscience en tant qu’unité illimitée. Il n’y a plus de sentiment de ‘moi’ et de ‘non-moi’, plus de pensées ou de sentiments ou même de corps, juste le Soi, et c’est tout ce qu’il y a, et c’est tout ce que je suis ».
Pourtant, cette expérience simple et naturelle de transcendance entraîne une foule de changements physiologiques, qui vont tous dans le sens du repos, de la réparation et de l’équilibre.
Les publications de Wallace ont déclenché une vague de recherches sur la technique de MT qui se poursuit encore aujourd’hui. À ce jour, des recherches ont été menées dans plus de 250 universités et instituts de recherche à travers le monde, et des études ont été publiées dans plus de 170 revues dans divers domaines.